Un des moments culminants du projet ValEUr Gabès est arrivé ce mois de novembre avec la conférence régional « Eau urbaine efficace : approches de planification et de gestion intégrée ». Des institutions publiques qui opèrent dans le domaine de l’eau en Tunisie et Malte, ainsi que des institutions régionales, telles de GWP-MED, l’IME, la SEMIDE, la société civile et des membres de MedCités tels comme l’Aire Métropolitaine de Barcelone, Gabès, Tanger et Kairouan, ont été les protagonistes de cette conférence que s’inscrit dans le cadre des activités du 5ème Forum Méditerranéen de l’Eau, préparatoire du Forum Mondial d’Eau qui se tiendra à Bali, Indonésie, en 2024. Un total de 60 participants de la Tunisie, le Maroc, la Lybie, Malte, Grèce, France, et État espagnol. Voici le programme complet.

Pendant deux jours, nous avions réfléchi ensemble sur les enjeux et des bonnes pratiques mise en place dans la région concernant la valorisation des eaux usées traités et les eaux de pluie. Nous avion eu aussi l’occasions de connaitre la mise en place des approches innovantes WEFE qui concernent des solutions basées sur la nature, ainsi que de comprendre les plusieurs initiatives mise en place par les municipalités pour la gestion efficace de l’eau urbaine.

A mode de conclusions, voici quelques points à remarquer sur les débats :

  • Les villes acteurs clés dans la gestion de l’eau : les enjeux du changement climatique, y compris la sècheresse et les épisodes d’inondations dans le milieu urbaine, obligent les municipalités à agir pour la gestion de l’eau non-conventionnelles à travers l’imperméabilisation du tissu urbain et les systèmes de drainage urbain durable (cas de l’AMB), la réutilisation des eaux usées traités pour l’arrosage des espaces verts (cas de Tanger), la planification de la valorisation des eaux non-conventionnelles (cas de Gabès) et l’accès universel à l’eau potable (cas de Kairouan) et surtout la mobilisation des acteurs de la villes autour de cette priorité.
  • La planification intégrale de l’eau qui tient compte de son interaction – le nexus- avec l’efficacité énergétique, la production alimentaire et le sauvegarde des écosystèmes verts et bleus est nécessaire. Pour cela il faut généraliser le concept du NEXUS, les bonnes pratiques existantes et les méthodes pour son implémentation et créer des capacités pour sa mise en place.
  • Minimiser l’utilisation de l’eau : Avant de réfléchir sur la réutilisation, il faut minimiser l’utilisation de l’eau en amont. L’un des messages provenant de l’exemple illustrateur de Malte est le travail pour réduire d’un 25% la demande en eau dans les prochaines années. Cette initiative devrait inspirer les pays de toute la région.
  • Travailler sur l’élimination de toutes les formes des pertes d’eau. Il est inconcevable aujourd’hui on ait encore des pertes du 20, 30 et même 40% sur nos réseaux ! Si bien l’atelier a concerné la valorisation des eaux non conventionnelles, tout le monde était d’accord que travailler sur ce sujet sans traité les pertes des eaux conventionnelles, c’est insuffisant. Pour cela, un effort de mobilisation d’investissement devrait se faire.
  • Travailler de façon coordonnée au niveau régionale. Des initiatives régionales comme l’Observatoire des Ressources non Conventionnelles et de Energie Renouvelables devrait jouer un rôle de catalyseur de stratégie de promotion des eaux non-conventionnelles dans les pays Méditerranéens, en vue de la diminution de la disponibilité de l’eau de pluie.
  • Travailler davantage sur les spécificités de la région comme les systèmes oasiens et d’autres. Il est nécessaire de les intégrer dans les stratégies de gestion intégrée de l’eau dans l’ensemble d’une zone ou pays.
  • Sur la gouvernance et la règlementation nationales et locales. Il faudrait mettre l’eau par-dessus de toute institution pour la sauvegarder. Un système de gouvernance multisectoriel devient nécessaire pour pouvoir traiter les besoins provenant des différents secteurs et mobiliser tous les acteurs autours des stratégies de gestion efficace, que ce soit au niveau national ou local.  
  • Généraliser les expériences pilote : l’un des grands défis est de passer des petites initiatives pilote à une véritable généralisation des solutions (mainstreaming) en assurant leur durabilité sur le temps et en maximisant son impact.
  • Capitaliser, capitaliser et capitaliser. Il faut continuer à apprendre des bonnes pratiques et des gens qui sont sur le terrain et qui vivent dans les milieux. Partager toutes ces expériences réussies et les faire arriver chez les décideurs est une tache fondamentale pour promouvoir un changement politique de l’approche intégrée de l’eau et faire face aux scénarios futurs qui s’avoisinent dû à la crise climatique.

MedCités et les autres partenaires du projet ValEUr Gabès, vont participer au 5ème Forum Méditerranéen de l’Eau en début février à Tunis. Un document issu de cette conférence sera partagé prochainement dans notre site internet avec les conclusions et les recommandations. En attendant, vous pouvez lire les présentations des participants ici.

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